Abri diatomique #1

publié le 27 mars 2017

Projet d’abri en bois en forme de diatomée (micro organisme aquatique appartenant à la grande famille des phytoplanctons). Taille 15m de long par 2m de haut, soit 3 millions de fois plus grand que l’animalcule originel!…

Beaulieux

publié le 27 janvier 2017

Projet de gravure à la tronçonneuse pour la manifestation Beaux lieux près de Tours au printemps prochain. L’idée est de produire plusieurs onomatopées placées à différents endroits de la ville. Comme si des sons s’échappaient dans les lieux publics, comme s’il y avait une vie cachée aux regards des passants…

Un musée du cordel

publié le 26 novembre 2016

musée cordel

A Caruaru, aux portes du Sertao, se trouve un petit musée du cordel. Il est situé en plein milieu d’un marché aux allures de souk oriental. Il faut se faufiler entre les échoppes, demander 20 fois son chemin avant de le trouver, mais il est là comme une parenthèse poétique dans la frénésie générale.

J’y ai rencontré Paulo Perreira, cordeliste et poète qui est capable de  déclamer près de 500 cordels. Ici c’est un petit bout de cordel autour d’une thématique très classique du genre: le mari cocu.

Sacatar #9

publié le 03 novembre 2016

hollow

En mettant de l’encre sur les bout des bois trouvés sur la plage et en appliquant un tissu ou un papier, on obtient ces traces, des images de fantômes, des suaires indéchiffrables… Rien de révolutionnaire, parfois c’est complètement raté et inintéressant, d’autres fois se produit une forme de magie, de révélation au sens propre…

La bergère et le crocodile

publié le 06 mai 2016

croco bergere

Connaissez vous la fable de la bergère et du crocodile? Moi non plus! Mais elle se termine ainsi « Point de fauteuil ne fait pas homme, qui y pose son séant ». Projet d’installation sur le thème, « L’animal est il une personne? »

La Case Rouge

publié le 28 mars 2016

René Belbenoit fut l’un des rares rescapés du bagne de Guyane à livrer un témoignage détaillé sur les conditions inhumaines de détention dans l’enfer pénitentiaire de la République. Son livre publié en 1938 à Los Angeles sous le titre « Dry guillotine » a été réédité à La manufacture des livres en 2012. Il décrit ainsi la Case Rouge, l’un des plus sinistres baraquements de l’île Royale où étaient enfermés les « incos », les bagnards déclarés incorrigibles.

… Les cabinets du second peloton sont situés à l’extrémité du baraquement auquel les relie un étroit couloir long d’environ deux mètres. Il n’y a pas d’endroit au monde où, sur un espace aussi réduit, le sang ait coulé plus généreusement et où il y ait eu plus de meurtres. C’est là qu’on règle ses comptes, qu’on se venge, qu’on laisse éclater sa jalousie. C’est là qu’on dépouille un homme de son argent après l’avoir attaqué par surprise. Combien de fois durant mon séjour à la Case Rouge ai je été réveillé par un cri, combien de fois ai je entendu des gémissements de blessé se transformer en râles d’agonisant! Il arrive qu’une victime s’en échappe et vienne s’abattre entre les hamacs à la lueur falote de la lampe règlementaire. Personne ne se dresse contre l’agresseur. C’est la règle chez les forçats. Mais dans le noir on voit luire les yeux des amis de la victime qui déjà projettent de le venger. Lorsque, armés de lanternes et de revolvers, les gardes et les porte clefs s’engouffrent dans le baraquement, ils savent tout de suite où aller chercher le mort ou le blessé. Souvent en me rendant aux cabinets à une heure avancée de la nuit, j’ai trébuché sur un corps immobile et j’ai dû essuyer mes pieds nus tachés de sang visqueux, aux murs du corridor…

belbenoit

Falloujah

publié le 08 février 2016

falloujah

Etude pour une pochette de disque… Extrait des paroles du morceau titre « Falloujah »:

Balles sifflantes, têtes sanglantes
Dans ce massacre des innocents
Un sacrifice et un combat
Le nihilisme devient loi
Faucher la paix dans une guerre sainte
Tempête de sang sur des enfants
Quelle croyance te fait soldat ?
Dis moi pour quel résultat ?

Fallait pas y aller !
Fallait pas y aller !
Fallait pas y aller !
Fallait pas y aller !


Fallait pas y aller
La force a provoqué
La colère des cités
La rage des illettrés

Kogi

publié le 08 décembre 2015

Kogi1tete2

Projet que je vais prochainement réaliser dans le cadre de la manifestation « A ciel ouvert » à Riorges, près de Roanne. En haut la simulation d’implantation à partir d’une maquette en bois et en bas le début de la modélisation 3D. L’idée est de construire une demi tête géante dans laquelle on pourra entrer et qui fait référence au peuple Kogi. Des amérindiens du nord de la Colombie qui ont un rapport au monde et à l’environnement qui peut nous aider à méditer sur nos propres relations à la nature… A suivre en avril et mai…

Déroulage #1

publié le 22 avril 2015

Hier j’ai visité l’entreprise Leroy à Epernay qui produit du bois déroulé. Les troncs de peuplier sont taillés comme avec un taille crayon (voir l’image ci dessus) à une vitesse incroyable et une précision au dixième de millimètre jusqu’à produire des feuilles de plusieurs mètres carrés. Je suis reparti de là avec quelques échantillons que je vais tester pour voir s’il peuvent servir d’habillage à mon avion en bois pour Horizons.

Atelier #2

publié le 12 avril 2015

Suite de la construction des éléments de structure pour l’avion qui sera installé au sommet du Puy de Chambourguet dans le cadre de la manifestation Horizons  (juin septembre 2015). Ici l’une des 12 cloisons constituant le fuselage.

Atelier #1

publié le 11 avril 2015

Premier jour de construction des éléments de structure pour l’installation « Zone de turbulences manifestement aggravées » pour Horizons, dans l’atelier de Bernard Gerest à Montreuil.

Plan de masse

publié le 19 mars 2015

Plan de situation pour l’installation « zone de turbulences manifestement aggravées » dans le cadre de la manifestation Horizons 2015 dans la région du Puy de Sancy.

 

Le bar du port

publié le 24 février 2015

Croquis avant gravure pour une nouvelle de Piotr « Un soir de février un port »

Le café bar sombrait dans la tempête. Poussée par une violence démoniaque, elle s’engouffrait dans la tranchée rectiligne de la Rue du Port. Le souffle s’enflait, grondait, montait des quais envahis (…) Aux environs de neuf heures, l’éclairage public s’était arrêté. Pas lui seulement, tout avait sauté. Le transformateur de Plorganeuf, celui là même qui alimentait cette partie isolée de la côte avait sauté. C’est du moins ce qui se disait dans l’atmosphère embrumée du café du port autour des quelques attardés accoudés au comptoir, affalés sur les chaises branlantes, glués à des tables graisseuses, qui supportaient leur verre de vin rouge bruni et leur pinte de bière (…)

Patate cosmique

publié le 11 février 2015

Projet pour le parcours des fées, dans la vallée de Crevoux dans les Alpes

En tournant autour de l’œuvre, le visiteur découvre qu’une ouverture ronde est ménagée dans la paroi. Elle invite le visiteur à franchir ce seuil. L’intérieur lui offre une perception nouvelle, la lumière est tamisée, les sons environnants sont étouffés, il perçoit des fragments du paysage alentour. En parcourant l’intérieur, il découvre sur les flancs de la construction deux banquettes basses qui l’invitent à s’asseoir ou à s’allonger. Où est-il ? Quelle est cette forme bizarre qu’il a pénétrée ? Une cabane ? Un abri de fortune?  Un lieu de méditation pour quelque secte burlesque ? Et si c’était une pomme de terre venue du cosmos ?…

Pour Laïka

publié le 05 février 2015

Projet d’installation dans le parc du château de Flers en Normandie

Laïka, une jeune chienne bâtarde récupérée dans les rues de Moscou, fut le premier être vivant envoyé dans l’espace le 3 novembre 1957 dans le cadre du programme spatial soviétique. Morte au bout de quelques heures de son vol suborbital elle fut sacrifiée sur l’autel de la compétition que se livraient alors les deux super puissances de la guerre froide.Pour Laïka est donc d’abord un hommage à ce petit être docile, embarqué dans une aventure dont il fut le héros involontaire. La forme proposée rappelle la capsule Spounik dans laquelle Laïka fut projetée dans l’espace et le matériau qui la compose renvoie à l’image qu’on peut se faire d’une niche misérable : quelques planches mal assemblées pour un abri spartiate. La nuit, la forme s’éclaire de l’intérieur et semble être douée d’une vie propre. Alimentée par des panneaux solaires, les lumières s’allument et s’éteignent, en suivant une pulsation lente. Les couleurs varient imperceptiblement et lorsqu’un visiteur s’approche, des capteurs de présence détectent ses déplacements et influent sur la nature de l’éclairage. Les pulsations s’accélèrent, jusqu’à battre comme un cœur, elles changent de couleur de manière plus rapide, l’installation prend alors une dimension organique. La chaleureuse cabane de bois donne naissance à une sorte d’alien géant, semblant prêt pour le décollage, à moins que ce soit l’âme de Laïka qui vienne silencieusement dialoguer avec le visiteur nocturne…

 

Waaaahm!

publié le 30 janvier 2015

Projet que je viens d’envoyer en réponse à l’appel à projet pour le festival « hétéroclites » 2015 à Saint Lô.

« Waaaahm! figure le choc entre une météorite imaginaire et le sol du parc dans lequel l’oeuve est installée. Le visiteur est invité à assister à cet instant, suspendu comme il le serait sur la plaque sensible d’un appareil photographique, où l’objet céleste entre en collision avec la surface de la Terre. Témoin impuissant de l’évènement en train de se produire, il ne peut que constater la violence de l’impact. La roche est en train de s’enfoncer dans le sol, soulevant une gerbe de particules qui se propagent alentour. Que va-t-il se produire désormais ? Une onde de choc va-t-elle se déclencher ? Fera-t-elle des victimes ? Doit-on prendre ses jambes à son cou ? Alerter les autorités compétentes? Seront-elles compétentes ?… »

Réponses courant février…

La fonction déodorante du slogan

publié le 18 janvier 2015

Là, c’est vraiment l’overdose de Charlie Hebdo et des « Je suis Charlie »! L’auto célébration des médias à travers les figures martyres de quelques collègues journalistes, commence tourner à la farce que Charlie aurait précisément été le premier à dénoncer et à railler. Un peu de pudeur messieurs les élégants commentateurs des radios et des télés! La barbarie, la violence et l’injustice sont le lot quotidien de centaines de milliers d’individus dans le monde: Nigéria, Irak, Syrie, Palestine, Corée du Nord, Libye… N’auriez vous pas la compassion légèrement sélective? L’incantatoire slogan « Je suis Charlie » ne doit pas masquer la forêt de causes et de conséquences de l’acte barbare initial. A ce titre, lire le très bon article de Virginie Lou Nony sur le site Médiapart http://blogs.mediapart.fr/blog/virginie-lou-nony/110115/lautruche-vient-de-se-faire-enculer

Overdose? déjà!

publié le 11 janvier 2015

Après la marche « d’unité nationale »… (hum hum! j’y ai pas beaucoup croisé les blacks, les beurs et les asiatiques qui font la diversité silencieuse de notre beau pays, mais plutôt la classe moyenne venue se rassurer d’être entre soi)… le slogan « Je suis Charlie » commence à sonner comme une incantation vaine, un mot valise dans lequel chacun dissimule son linge sale et affiche des principes marinés à sa sauce. Il est temps de commencer à le maltraiter. Je pense que les sales gosses assassinés il y a quatre jours n’auraient pas été les derniers à le faire…

http://blogs.mediapart.fr/blog/patricjean/100115/refusons-cette-manifestation-hypocrite

Et maintenant?

publié le 10 janvier 2015

Juste une citation de Salman Rushdie, toujours le plus pertinent des intellectuels dans les situations que nous vivons ces derniers jours: « Respect pour la religion » est devenu le nom de code de « peur de la religion ». La critique, la satire et, oui, l’irrévérence intrépide doivent pouvoir s’appliquer aux religions. Combinée aux armements modernes, la religion, une forme médiévale de la déraison, devient une vraie menace pour notre liberté ».

Ils ne sont pas Charlie

publié le 08 janvier 2015

Non, ils ne sont pas Charlie, ils ne le seront jamais! Assez de nous dire que le massacre d’hier n’est pas le vrai visage de l’islam. Cette religion, toutes les religions portent en elles la haine qui veut faire taire les hommes libres, les déviants, les sorcières et les poêtes. Jihad, extermination des indiens d’Amérique, colonisation israélienne, croisades, inquisition, crimes contre les Rohingya, aservissement des femmes… Autant de meurtres et d’oppressions chaque fois commis au nom du prétendu seul vrai Dieu. Continuons à combattre les religions (toutes) crayon en main et consciences en éveil! Ne nous laissons pas endormir par les discours onctueux de leurs représentants autoproclamés qui poursuivent inlassablement leur mission d’enfumage et de contrôle des esprits.

Un crayon et quatre sicaires

C’avait été une drôle de matinée que cette matinée-là. D’abord tout était parti normalement, autour de la table ovale du mercredi, celle de la conférence de rédaction, sa cène arrosée, sa sacralisation trivialisée, ses apôtres réunis autour de Charlie le béni. Et puis tout avait déraillé, on ne savait trop pour quoi et par qui. On avait vu jaillir des mercenaires, des sicaires, à peine entendu le pan-pan-pan des coups de fusil. On s’était écroulés étonnés, à peine le temps de saisir un crayon déjà taillé. Au début ce fut une histoire bizarre. Chacun voulait se saisir de notre crayon. L’un faisait valoir une histoire de vierge incompréhensible, l’autre voulait nous entraîner dans une fusion comico-cosmique qu’il nommait Nirvana; le troisième n’avait de cesse de nous faire une résa pour un séjour au sauna du purgatoire pour y trouver la foi; le dernier enfin nous conseillait de ranger nos crayons et d’attendre tranquillement le messie.

Il nous fallait tenir conseil. Mais, dispersés comme nous l’étions par des tirs imbéciles et des balles bêtement perdues, nous ne pouvions à l’instant nous transcender et échapper à la pression qui nous assassinait. C’est alors que nous réalisâmes que nous avions gardé nos portables qui d’ailleurs sonnaient comme des malades et que, traumatisés, nous n’entendions plus. Comme d’hab, Charb  fut le premier à décrocher et nous pointer les uns après les autres. « Alors bande de couillons que faisons-nous maintenant? »L’instant était crucial. Devant chacun de nous il y avait des barbus, des médaillés, des mîtrifiés, des enturbannés. Notre destin se jouait à l’instant. Honoré était plutôt pour une solution de compromis : les envoyer se faire f… mais noblement. Luz semblait partager son sentiment. Cab ne contrôlait plus ses zygomatiques et éructait sa volonté de les enserrer dans les filets de dessins dont ils ne se remettraient jamais. Bref, la confusion était totale. La cacophonie transperçait les oreilles des millions d’acheteurs potentiels d’un Charlie-Hebdo relooké.

Tous, nous nous miment d’accord pour d’abord encrayonner et percer avec l’aide d’amis bien vivants ces personnages redondants. Et puis réfléchir après en toute liberté à ce qu’il convenait de faire. C’est ainsi que le crayon de Charlie, muni de ses trophées allait survivre à la folie d’un monde insensé et continuer à chanter «  la force du dessin ».

Piotr