Le labyrinthe #4

publié le 03 juin 2011

Grosse affluence aujourd’hui en ce vendredi du week-end de l’ascension: des familles, des papys, des mamies, des enfants, des centres de loisirs… Les gens tournent autour de la palissade ronde comme un manège, les gosses se poursuivent à l’intérieur, des groupes se forment quand je me mets à faire rugir la tronçonneuse. Bref il y a comme une vie qui nait autour de ces quelques planches et de son décor, c’est émouvant.
Sinon, voilà, au bout d’une semaine, les deux premières cloisons sont terminées. Lundi on construit la troisième: 37m de long!…
Au fait, autre nouvelle, j’ai acheté une tronçonneuse toute neuve et revendu ma fidèle Zenoah 3200 (non sans un petit pincement au coeur) que j’avais depuis mes débuts de Gravomane. La nouvelle s’appelle Husqvarna elle est orange, plus légère et semble comprendre assez vite ce à quoi je la destine.

Le labyrinthe #3

publié le 02 juin 2011

La construction circulaire encore incomplète attire les curieux et les enfants. Jusqu’à présent les réactions sont plutôt positives, sauf une dame en colère qui s’est plainte du coût du projet sur le thème « ben si c’est à ça que servent nos impôts! » peut-être qu’elle a raison après tout, et un autre qui m’a dit qu’il trouvait ça moche… On continue…

Le labyrinthe #2

publié le 01 juin 2011

Construction de la deuxième cloison. Elle mesurera 25 m de long. Avec elle, le labyrinthe commence à exister réellement, un couloir succède à un autre avec cul de sac pour égarer le visiteur! Mais ce n’est qu’un début, il y aura encore deux autres couloirs autour de ces deux premiers.
Je grave un certain nombre de personnages à intervalles plus ou moins réguliers qui vont devenir les habitants du dédale, un petit peuple légèrement fantastique que le visiteur va croiser au fil de son errance mais qui va aussi servir de repères pour ceux qui s’y aventureront.
Les habitués du parc sont très intrigués par cette construction bizarre qui a pour premier mérite de délier les langues. Les vieux, les enfants, les familles s’approchent, entrent timidement puis la parcourent, et les interprétations fusent: c’est africain, destiné aux enfants, les personnages font penser à Picasso, on s’échappe du monde, ça sent bon le bois…

Le labyrinthe #1

publié le 31 mai 2011

Début d’une nouvelle aventure à Limoges: la gravure d’un labyrinthe de 200 mètres carrés de forme circulaire autour d’un magnifique arbre dans le parc Thuillat. Quatre couloirs concentriques vont conduire au coeur du dédale. Etant donnée la surface à graver, j’ai adopté une nouvelle technique plus rapide et plus économe en lasure. Je commence par faire un premier croquis très grossier que je colore et qu’ensuite je grave. Le labyrinthe va se construire progressivement à partir du centre et vers l’extérieur. Ce sont les menuisiers de la ville qui ont construit une série de panneaux de bois et qui les assemblent sur place. Sur l’image, c’est la cloison la plus centrale qu’on voit.

Belleville le retour

publié le 27 mai 2011

Pendant les portes ouvertes des ateliers de Belleville je présente une série de trois gravures (ça s’appelle « la danse des géants qui se croyaient grands ») dans l’immense atelier de Jérôme Clermont au 22 rue de la Duée Paris 20ème. Jérôme lui, expose des monotypes, des peintures écrasées sur toutes sortes d’étranges papiers. Bienvenu(e)s, ça dure jusqu’à lundi…

Beijing #16

publié le 19 mai 2011

Et voilà, c’est terminé! deux images dans la lumière du matin, plus chaude et presque frontale. Dernier billet depuis la résidence à Pékin qui se termine par une visite (incontournable) de la grande muraille de Chine (qui fut mainte fois contournée!) et qui est devenue un haut lieu de prises de vues pour les jeunes mariés. Une séance photo immortalisant ce moment peut parait il coûter jusqu’à 6000 euros… « The times they are a changing » comme disait l’autre.

Beijing #15

publié le 17 mai 2011

Accrochage du dernier panneau cet après midi. Manoeuvre délicate pour hisser les au moins 40 kilos au bout de deux cordes à 10 mètres de haut! Enfin, le boulot est terminé. Demain matin, quand le soleil l’éclairera ce sera le moment propice pour faire des photos souvenir avant le retour dans la « pas si vieille » Europe…
Quand la tronçonneuse tourne pas, il me reste du temps pour faire un peu de gravure sur bois! Quelques petites choses vues dans Pékin… Là, un Ming gong (travailleur migrant)

Beijing #14

publié le 15 mai 2011

Le dimanche matin, dans le parc du Temple du ciel, comme dans d’autres parc ailleurs à Pékin ou en Chine, des calligraphes tracent des idéogrammes sur le sol en trempant leur pinceau de mousse dans l’eau claire. Les mots s’effacent à mesure qu’ils sont écrits. Le geste est aussi élégant que les images éphémères… Tout le contraire de la gravure à la tronçonneuse en somme: calme, tradition millénaire, odeur printanière du parc, silence, finesse, recueillement, humilité…

Beijing #13

publié le 14 mai 2011

Voilà comment s’écrit Gravomane en chinois et ça se dit, ban hua pian zhi kuaug… Quelque chose comme « le graveur sur bois un peu dérangé de la tête ». C’est Ma hue jun, maître calligraphe qui l’écrit au dos de la veste que j’ai portée pendant le vernissage

Aujourd’hui donc, c’était vernissage des expos à La Plantation. Plein de gens attentionnés et curieux. J’ai fait mon numéro de « gravomane » en terminant en public le visage d’un des personnages du panneau du bas que j’avais laissé en attente. Servane a vendu deux toiles…

Beijing #12

publié le 13 mai 2011

Aujourd’hui, il nous a fallu une dose d’acrobatie et une autre de force brute pour hisser les panneaux 3 et 4. Il reste le numéro 5 et dernier à graver mais le résultat commence à se faire sentir et c’est, je dois dire, assez impressionnant. Roghué, génial bricoleur et funambule inspiré a installé un système de poulies au sommet d’une espèce de hauban métallique. Deux cordes nous permettent de faire monter chaque panneau et ensuite, ils sont fixés avec du fil de fer. C’est du costaud, même si les règles de sécurité au travail ne sont pas vraiment respectées.
Cet après-midi j’ai pris un vélo pour visiter le centre commercial du coin. A gerber! Il y a là sur 10 ou 12 hectares toutes les grandes marques occidentales dans un décor néo-colonial nord américain complètement artificiel. C’est devenu apparemment le dernier lieu branché pour les shootings de photos de mode. Il y a des top models et des photographes fashion victims à tous les coins de ces rues de carton pâte. Sur le parking c’est un vrai catalogue de grosses cylindrées allemandes. Et dans les boutiques totalement inautenthiques, on se presse pour acheter des Lacoste, des Levi’s, Kalvin Klein et autres Max Mara à des prix quasiment européens en sirotant des glaces Hagendasz… Vertige de la mondialisation des esprits. A deux pas de là une espèce de cité dortoir jouxte un vaste entrepôt d’electro-ménager d’occasion et dans la rue entre les deux, des vieux poussent leur vélo chargé de hardes ou balaient, un masque sur la bouche, une poussière que le vent emporte un peu plus loin. Réussites du socialisme de marché?…

Beijing #11

publié le 11 mai 2011

Ce matin on a eu la visite d’une classe de CP d’une école française de Pékin. Ils ont eu droit à une démonstration de tronçonneuse qui les a visiblement impressionnés puisque l’un des gamins est reparti avec la ferme intention de devenir graveur à la tronçonneuse quand il sera grand! Quand je leur ai montré le dessin préparatoire de la gravure les interprétations m’ont rassuré parce que chacun voyait des choses très différentes: une bagarre, une acrobatie, de la gymnastique, le cirque, une chute… Exactement comme moi qui ne sais pas encore très bien ce que dira cette image une fois finie et qui espère seulement qu’elle suscitera des émotions multiples, qu’elle déclenchera des récits divers.
Après le départ des gamins, on a bossé un peu quand même: installation du deuxième panneau

Et cette journée semble devoir être marquée du sceau de l’éveil des vocations puisque Roghué (le régisseur, constructeur, soudeur, menuisier, électricien de La Plantation) et Lijian (l’assistante, traductrice, barmaid) se sont pris de passion pour la gravure sur bois…

Quand à Servane, elle cartonne! Elle vient d’avoir une commande de la part d’une boite de design de Pékin pour deux toiles de grand format qu’elle doit impérativement réaliser avant la fin du séjour… Stress mais bonheur.

Beijing #10

publié le 10 mai 2011

Relâche avant d’attaquer les dernières gravures. Le temps de visiter la Cité interdite, la place Tiananmen et de croquer photographiquement quelques touristes de l’intérieur.

Beijing #8

publié le 08 mai 2011

L’entrée de l’ancien complexe industriel dans lequel sont installées plusieurs galeries dont La Plantation dans le district de Chaoyang.

Deuxième panneau que je viens de graver sous la pluie battante. La tronçonneuse Topsun est bien vaillante mais qu’est ce qu’elle pue! Je sais pas si ça tient à la qualité de l’essence chinoise, au mélange que je maîtrise mal ou quoi, mais quelle odeur, ça empeste et j’ai la nette impression de passer mon temps le nez collé à un pot d’échappement de vieux Solex.

Et ça c’est l’atelier pékinois improvisé de Servane, loin du tumulte, vaste et bien au sec, pas mal pour du provisoire, non?

Beijing #7

publié le 06 mai 2011

Dessin à la craie sur le charbon de bois, j’ai fini la journée noir comme un mineur de fond. Sur les photos on voit pas bien mais le motif est prêt, il pourrait s’appeler quelque chose comme « La Longue chute », demain j’attaque la gravure.
Il reste juste un petit doute sur l’huile de chaîne que je vais pouvoir utiliser, celle qui sert à refroidir la lame pendant la gravure. Je n’ai pas trouvé ici la mieux adaptée au travail, j’aurais dû l’emporter avec moi de Paris. J’espère la trouver ici demain quand même…

Beijing #5

publié le 04 mai 2011

Grosse équipe aujourd’hui pour brûler au chalumeau la surface de la palissade que je vais graver dans les prochains jours. Elle prend forme…
Autre évènement de la journée, l’achat d’une tronçonneuse chinoise avec laquelle je vais pouvoir travailler. Nous avions vu différents modèles dans les magasins du quartier mais aucun de satisfaisant. Trop lourd, chaîne trop longue, trop cher… Finalement Li Jian, l’une des employées chinoises de La Plantation, l’endroit où a lieu l’expo, a écumé tous les sites internet de matériel de bricolage et de jardinage pour dégotter l’oiseau rare. De coup de fil en e-mail aux quatre coins de la Chine elle a fini par trouver LE modèle. Par chance le revendeur était sur Pékin ce qui évitait toutes les galères de transport et de possible retard à la livraison. Rendez-vous fut donc pris pour acheter la fameuse machine cet après midi dans une grande gare routière du Sud. 1h30 de métro pour aller à l’autre bout de la ville, et là pas de magasin, juste un gamin qui nous sort un carton d’une camionnette et entreprend la transaction sur un coin de trottoir. La machine semble neuve, aucun accessoire ne manque, il parait même qu’elle est garantie un an, on a une facture et tout, il parait même qu’il fait une reprise après usage à un tiers du prix neuf. On croit rêver et pourtant jamais l’expression « tombé du camion » ne semble pouvoir être mieux illustrée. A moins que cet épisode ne soit qu’un raccourci fulgurant de la Chine d’aujourd’hui, un achat qui commence sur ordinateur à la vitesse de 1 gigabit/seconde et qui se termine comme sur un marché de village il y a 150 ans… Quoiqu’il en soit, elle est belle, elle s’appelle Topsun, dégage 112 décibels à pleine puissance et j’espère qu’elle va tenir le rythme d’enfer que je lui promets

Beijing #4

publié le 03 mai 2011

Aujourd’hui, construction de la palissade (2,40m X 10m) en cinq panneaux qui viendront s’empiler les uns sur les autres donnant un format très allongé en hauteur. Le chef constructeur, c’est Roghué, le gars qui a la veste kaki sur les photos, précis habile et drôle. Evidemment pour parler outillage, équerrage, mesures etc, le vocabulaire chinois me fait un peu défaut, mais avec force dessins, beaucoup de quiproquos et quelques passages par l’anglais, on a fini par y arriver…

Beijing #3

publié le 02 mai 2011

Deux images successives et contradictoires. Un dimanche de premier mai aux abords de la cité interdite et une toile vue à la foire d’art contemporain. Printemps fleuri et rage affichée…

Beijing #2

publié le 01 mai 2011

Hier, aussitôt arrivé, nous sommes allés choisir le bois de la palissade que je dois graver et qui sera accrochée sur la façade de La Plantation. Elle fera 2,50 de base X8m de haut. L’entrepôt de bois était magique, grand comme une ville contenant toutes les essences de la terre. Le bois que nous avons choisi est local, j’espère qu’il réagira bien sous la chaine de la tronçonneuse… qu’il faut encore trouver… Va-t-on acheter un modèle chinois, d’importation, électrique, thermique? on se tâte…


Beijing #1

publié le 21 avril 2011

Dans une semaine départ pour Pékin où je vais réaliser une gravure à la tronçonneuse pour la façade du centre culturel La Plantation. Ci dessus le flyer de présentation que je viens de recevoir… Des nouvelles à suivre… www.laplantation.cn

Alphabet city

publié le 07 avril 2011

Interprétation d’une photo de Geoffrey Biddle de 1978, extraite de la série « Alphabet City » sur le ghetto porto ricain de New York. Un livre culte…

Petites Urbanités Libres

publié le 27 février 2011

Un nouveau projet est en train de voir le jour à l’initiative de la compagnie théâtrale Ktha et de Confluences, centre culturel du 20ème arrondissement à Paris. L’idée est de concevoir une série d’interventions artistiques (théâtre, danse, musique, arts plastiques) dans un rayon de 500m aux alentours du cimetière du Père Lachaise dans des « petites urbanités libres ». Qu’est ce qu’une P.U.L.? c’est un interstice, une fêlure, un vide, un accroc dans le tissu de la ville. Pour en savoir plus il y a un site collaboratif que vous pouvez consulter et auquel vous pouvez aussi contribuer… http://pul.ktha.org/
La présentation de l’ensemble des créations aura lieu le 25 juin prochain. A ce stade, tous les participants au projet sont invités à identifier des « petites urbanités libres » suceptibles d’accueillir une oeuvre. Par exemple cette cage à boa abandonnée à l’angle de la rue de Bagnolet et du passage Adrienne.

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Les esprits de la charbonnière

publié le 20 février 2011

Ce week-end, invité par l’association de la charbonnière de Saint Martin en Vercors, je suis allé graver un panneau à la tronçonneuse. L’association fait revivre les savoirs faire des charbonniers du Vercors. Immigrés italiens pour la plupart, ils produisaient du charbon de bois qui était revendu dans la plaine. Isolés au fond des bois, ils sentaient le feu, leur visages et leurs mains toujours noirs, leur mauvais français en faisaient des parias. Aujourd’hui, une bande de post-punks des montagnes leur rendent hommage en recréant, une fois par an, une vraie charbonnière au fond des bois. Ce week-end c’était juste la fête pour chauffer les coeurs, boire de la bière, écouter du rock and roll (Arsène Lupunk et René Binamé) et se marrer une bonne partie de la nuit. Moi j’ai essayé de représenter les esprits de la charbonnière, des personnages qui planeraient au dessus d’un brasier toujours contenu…

Africadenas…

publié le 01 février 2011

Illustration pour la couverture d’un ouvrage à paraître sur l’évolution des migrations africaines. l’Europe délègue peu à peu à l’Afrique la gestion de ses flux migratoires en érigeant des murs empêchant de la quitter…