Ils ne sont pas Charlie

publié le 08 janvier 2015

Non, ils ne sont pas Charlie, ils ne le seront jamais! Assez de nous dire que le massacre d’hier n’est pas le vrai visage de l’islam. Cette religion, toutes les religions portent en elles la haine qui veut faire taire les hommes libres, les déviants, les sorcières et les poêtes. Jihad, extermination des indiens d’Amérique, colonisation israélienne, croisades, inquisition, crimes contre les Rohingya, aservissement des femmes… Autant de meurtres et d’oppressions chaque fois commis au nom du prétendu seul vrai Dieu. Continuons à combattre les religions (toutes) crayon en main et consciences en éveil! Ne nous laissons pas endormir par les discours onctueux de leurs représentants autoproclamés qui poursuivent inlassablement leur mission d’enfumage et de contrôle des esprits.

Un crayon et quatre sicaires

C’avait été une drôle de matinée que cette matinée-là. D’abord tout était parti normalement, autour de la table ovale du mercredi, celle de la conférence de rédaction, sa cène arrosée, sa sacralisation trivialisée, ses apôtres réunis autour de Charlie le béni. Et puis tout avait déraillé, on ne savait trop pour quoi et par qui. On avait vu jaillir des mercenaires, des sicaires, à peine entendu le pan-pan-pan des coups de fusil. On s’était écroulés étonnés, à peine le temps de saisir un crayon déjà taillé. Au début ce fut une histoire bizarre. Chacun voulait se saisir de notre crayon. L’un faisait valoir une histoire de vierge incompréhensible, l’autre voulait nous entraîner dans une fusion comico-cosmique qu’il nommait Nirvana; le troisième n’avait de cesse de nous faire une résa pour un séjour au sauna du purgatoire pour y trouver la foi; le dernier enfin nous conseillait de ranger nos crayons et d’attendre tranquillement le messie.

Il nous fallait tenir conseil. Mais, dispersés comme nous l’étions par des tirs imbéciles et des balles bêtement perdues, nous ne pouvions à l’instant nous transcender et échapper à la pression qui nous assassinait. C’est alors que nous réalisâmes que nous avions gardé nos portables qui d’ailleurs sonnaient comme des malades et que, traumatisés, nous n’entendions plus. Comme d’hab, Charb  fut le premier à décrocher et nous pointer les uns après les autres. « Alors bande de couillons que faisons-nous maintenant? »L’instant était crucial. Devant chacun de nous il y avait des barbus, des médaillés, des mîtrifiés, des enturbannés. Notre destin se jouait à l’instant. Honoré était plutôt pour une solution de compromis : les envoyer se faire f… mais noblement. Luz semblait partager son sentiment. Cab ne contrôlait plus ses zygomatiques et éructait sa volonté de les enserrer dans les filets de dessins dont ils ne se remettraient jamais. Bref, la confusion était totale. La cacophonie transperçait les oreilles des millions d’acheteurs potentiels d’un Charlie-Hebdo relooké.

Tous, nous nous miment d’accord pour d’abord encrayonner et percer avec l’aide d’amis bien vivants ces personnages redondants. Et puis réfléchir après en toute liberté à ce qu’il convenait de faire. C’est ainsi que le crayon de Charlie, muni de ses trophées allait survivre à la folie d’un monde insensé et continuer à chanter «  la force du dessin ».

Piotr

 

2 Comments on “Ils ne sont pas Charlie

  1. Bravo!!! D’accord à 1000%! Il faudra bien un jour qu’on en finisse avec les commentaires purement défensifs et sécuritaires pour réfléchir un peu sur le fond de ce qui se passe! Et je suis fier que tu prennes cette voie!

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